Extrait de la conférence d’Alain TOBELEM, PhD, HDR, à l’assemblée FEDE à Paris
Réflexion sur l’entreprenariat face au processus de mondialisation
L’entreprenariat doit être repensé à la lumière du processus de la mondialisation tel que nous le vivons et le vivrons au cours des prochaines années.
Je suggère une réflexion à trois dimensions :
- Le terrain de jeu de l’économie mondiale est de moins en moins atomisé, éclaté en marchés régionaux ou en économies nationales : il tend à devenir unique, le même lieu d’échanges pour tout le monde et on est de plus en plus nombreux à y avoir accès, dans un espace global où les acteurs deviennent de plus en plus interdépendants.
- On n’a plus le choix de l’entreprenariat : on y est contraint. On ne s’en est peut-être pas encore rendu compte suffisamment mais même dans l’emploi traditionnel, les managers n’attendent plus que vous exerciez une fonction mais bien que vous génériez les résultats mesurables dont ils ont besoin et qu’ils vous achètent comme si vous étiez des consultants, des prestataires de services ou des intervenants indépendants : la tendance est donc bien à la transformation de tous les agents économiques en entrepreneurs.
- Enfin, grâce à Internet, les clients et usagers sont de plus en plus et mieux en mieux informés. Donc ils exigent transparence, qualité et prix, chaque acteur devant en tenir compte en recherchant l’excellence professionnelle et visant à la performance permise par toutes les technologies et les connaissances contemporaines en constante évolution. Ceci implique de ne plus organiser la vie en périodes d’apprentissage ou de développement des connaissances et en périodes d’exercice professionnel qui seraient distinctes, mais en se structurant de manière à apprendre en permanence, c’est-à-dire d’apprendre depuis le berceau jusqu’à la tombe.
Cette réflexion à trois dimensions nous permet de comprendre que nous avons devant nous un formidable besoin de formation à tous les niveaux de qualification et partout : nous allons devoir faire face avec compétence, imagination et créativité.
Ici à la FEDE, pour toutes les écoles membres, cela engendre des conséquences riches de potentiel innovateur. En effet, nous sommes bien ceux qui doivent former les agents économiques d’aujourd’hui et de demain. Les nouvelles ressources humaines qui sortent de nos moules doivent faire preuve de compétences/qualifications ; de capacité d’innovation et de créativité ; d’audace face aux risques ; et de savoir-faire managériaux à quelque niveau que ce soit, dans la hiérarchie des compétences et des connaissances. Les nouveaux savoir-faire doivent inclure un nouvel humanisme y compris de la beauté dans tout ce que font les managers, qu’ils soient managers d’eux-mêmes et/ou des autres.
La grande question qui se pose à nous dorénavant ici à la FEDE :
Forme-t-on bien des élèves et des étudiants, des ressources humaines qui ont ou auront ce profil ? Capables de se comporter en entrepreneurs de leur propre vie, professionnelle et autre, créativité et avec humanisme jusqu’à inclure le souci de la beauté dans tout ce qu’ils entreprendront ? Et, enfin, leur apprend-on à « créer leur emploi » au lieu de forcément le chercher ?
Alain Tobelem, PhD, HDR. Personnalité qualifiée FEDE *