À l’heure d’Internet, l’abondance des informations et leur circulation toujours plus rapide posent la question de la fiabilité des messages diffusés.
La pandémie de la COVID 19 nous a rappelé l’importance de ne pas céder à la facilité de croire aux messages les plus souvent entendus et a souligné le rôle important des médias sociaux et de communication, et de la presse dans un monde envahi de fausses nouvelles pour lutter contre le discours de haine et les « fake news ». Le développement de l’esprit critique est un enjeu de l’Education.
Si l’article 10 de la Convention européenne de des droits de l’homme protège la liberté d’expression, le droit à l’information n’est protégé par aucun article en matière juridique, malgré la position prise en 2003 par le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan qui déclarait dans son message à l’occasion de la journée internationale des télécommunications « Des millions de personnes dans les pays les plus pauvres sont toujours exclues du droit à la communication, considéré de plus en plus comme un droit humain fondamental » https://www.itu.int/newsarchive/wtd/2003/unsg_message.html
Le droit à l’information est pourtant au cœur des engagements de transparence des gouvernements, et il fait intégralement partie des débats sur la déontologie de l’information, sur la propriété intellectuelle, sur le plurilinguisme, ou des discussions sociales sur la censure qu’elle soit politique ou sociale. Le droit à l’information s’applique dans nos vies : personnelle, sociale, professionnelle.
Garantir l’accès à des informations fiables, c’est permettre à chaque citoyen de connaître et faire appliquer ses droits.
La place prise par les médias sociaux (alimentés par tout un chacun) comme source d’informations est devenue concurrentielle de celle de la presse (alimentée par des professionnels), laquelle est « supposée » diffuser des informations vérifiées qui à tout le moins, engagent le média.
La mesure récemment prise par les grands (et petits) annonceurs de supprimer leurs publicités sur Facebook a pour but de rendre « responsable » les médias sociaux des contenus qui y seraient diffusés …. Ce qui est reproché à Facebook, c’est de ne pas prendre ses responsabilités et de participer à la propagation de discours de haine, car tout est parti de la campagne « Stop Hate for Profit » (mettez fin à la haine pour de l’argent). Les établissements d’enseignement jouent un rôle majeur en développant l’exercice de l’esprit critique. En acquérant les bons réflexes tel que celui de vérifier la source d’une information, nous participons à un monde plus intègre, plus juste, et nous luttons contre les discriminations et le discours de haine.
Les initiatives récentes prises par l’Union européenne avec la création de l’Observatoire européen des médias numériques le 1er juin dernier ainsi que la campagne pédagogique de lutte contre les fausses informations lancée par l’Organisation Internationale de la Francophonie (disponible sur la chaîne Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=EOSi19D7l7g) participent des mesures qu’il faut encourager.
L’observatoire européen des médias numériques basé à Florence dans l’Institut universitaire européen, étudiera les origines des fake news et leur diffusion et permettra de fournir du matériel éducatif et pédagogique aux professionnels des médias, enseignants et citoyens afin de sensibiliser à la désinformation.
Les webinaires à suivre ou à revoir proposés par l’OIF forment aux réflexes à acquérir pour une approche critique d’informations sensationnalistes et à l’utilisation d’outils technologiques sûrs (extensions de navigateur, sites de référence… ).
Le 10 juillet 2020