« L’enseignement à distance en 2017 : vers la 4ème révolution »

Tribune de Jean-Pierre Lehnisch – Président Directeur Général du CNFDI, une école du réseau FEDE.

L’enseignement à distance a toujours été très sensible à l’environnement économique, social et psychologique du pays où il s’exerce. De 1850 à 1940, l’enseignement à distance est resté dans une position minoritaire par rapport à l’ensemble du système éducatif. Mais, très rapidement, l’enseignement à distance a dû s’adapter aux grands événements mondiaux qu’a connus le monde. Plusieurs révolutions l’ont marqué. La 4ème mutation s’annonce et se précise pour 2017.

Jean-Pierre Lehnisch, Docteur d’Etat en droit, expert en enseignement à distance est l’auteur de nombreux ouvrages (« Enseignement à distance, droit et pratique » 1ère thèse d’Etat sur l’enseignement à distance ; « L’enseignement à distance » Collection Que sais-je / PUF ; « Enseignement à distance et formation professionnelle continue » Ed. ESF / Ed. d’organisation).

Il propose cette tribune pour nous éclairer sur le développement et les enjeux de la formation à distance à une échelle internationale.


Comment expliquer la première révolution de l’enseignement à distance dans les années 1940 ?

La 2nde guerre mondiale a secoué gravement le monde et l’Europe en particulier qui a vu naître ce grand cataclysme. Le monde scolaire et universitaire n’a bien sûr pas échappé à ce cataclysme. Les structures pédagogiques se sont dissoutes, les écoles occupées, les enseignants impuissants à assurer leur fonction, les élèves dispersés sur tout le territoire et notamment dans les campagnes où l’on se croyait plus à l’abri. 1ère révolution de l’enseignement à distance : s’adapter en allant vers les élèves plutôt que de faire venir ces derniers dans les écoles. Les cours par correspondance ont connu alors un fort développement grâce au fonctionnement cahin-caha de la poste.

Et pendant les 30 glorieuses ?

L’enseignement a connu une 2ème révolution. Dans la foulée de la 1ère révolution, il n’a plus été question de supprimer l’enseignement à distance qui avait été dopé par les circonstances de la guerre. Non, le succès était tel que les pouvoirs publics ont dû maintenir et même développer cette méthode pédagogique.

Avec une cible prioritaire : les malades, les militaires (nombreux blessés), les expatriés et tous ceux qui veulent profiter du développement économique de reconstruction pour acquérir rapidement des compétences professionnelles.

Après 1975, l’enseignement à distance est devenu l’école de la seconde chance ?

Les crises économiques, après l’euphorie des années précédentes, se succèdent. Le plein emploi disparait et laisse apparaître du chômage de plus en plus accentué. Les ruptures d’emplois proviennent en partie de tous ceux qui ont quitté le système scolaire sans véritablement avoir acquis un métier. Les « petits boulots » sans compétence particulière peuvent apporter une certaine satisfaction en périodes de plein emploi car on les sait passagers. Pas en temps de difficultés économiques où les « petits boulots » risquent de perdurer. D’où l’appel à l’enseignement à distance pour acquérir un véritable 1er emploi. Elèves plutôt jeunes (22-26 ans) et sans formations professionnelles attestées.

Comment lire la 4ème révolution en marche avec l’explosion du numérique ?

Le développement a commencé dès l’année 2016. Mais il sera beaucoup plus significatif dès l’année 2017 et les périodes suivantes. Conséquences : des nouveaux métiers apparaissent et des méthodes de travail qui laissent tout un pan de professionnels déjà insérés dans la vie économique en plein désarroi. Comment hisser son degré de compétence ?

En cours du soir ? Très difficile après une journée de travail et les déplacements parfois lointains qu’ils génèrent.

En formation présentielle ? Difficile aussi de quitter son emploi pour plusieurs semaines (voire plusieurs mois) pour se former !

Reste la solution du mix-pédagogique : l’enseignement à distance avec e-learning et périodes courtes de présentiel. Voilà la 4ème révolution de l’enseignement à distance ! Cette forme pédagogique se doit alors de satisfaire une clientèle plus mûre (30-35 ans), plus diplômée (mais les connaissances de base deviennent vite obsolètes) et plus citadines.

Quels sont les grands défis de l’enseignement à distance ?

Le grand défi de la FOAD (Formation Ouverte A Distance) est de gérer toutes ces révolutions en même temps ! En effet, les cibles des révolutions précédentes existent toujours et il faut les satisfaire, tout en s’adaptant aux évolutions numériques des années prochaines ! Sa souplesse, sa dynamique, son bras séculier qui peut atteindre n’importe quelle partie du monde permettent à l’enseignement à distance de relever avec succès ces défis. C’est l’objectif des véritables professionnels de cette pédagogie moderne qui fera que la France restera le 1er pays européen en matière d’enseignement à distance.

Comment penser l’enseignement à distance dans un monde globalisé ?

« La mondialisation » n’est pas un « gros mot » en matière d’enseignement à distance.

Le mot « mondialisation » ne véhicule pas dans nos sociétés industrielles développées un courant de sympathie. On l’accuse de tous les maux : prix cassés, montée du chômage, identités nationales en péril etc.

Ce n’est pas l’objet de notre propos. Au contraire, le mot est porteur en matière de formation ouverte à distance (f.o.a.d.) ! Non, ce n’est pas un « gros mot » en matière de pédagogie à distance.

Pourquoi ?

Pour 3 raisons essentielles.

1/ La finalité même de cette méthode pédagogique est d’ignorer les frontières. Toute la relation numérique actuelle va dans le sens de l’effacement des distances. A New Delhi, un étudiant va suivre la même formation que celui qui habite en face de l’école à distance de Paris !

2/ Cette facilité de circulation des idées et des savoirs participe à cette conviction de rechercher l’égalité des chances de chaque citoyen du monde. Même celui qui n’est pas dans un environnement géographique favorable peut suivre la même formation avec les mêmes chances de réussite que celui qui habite dans un pays développé !

3/ Ce qui est vrai à titre individuel l’est également au niveau macro-sociologique. Des pays émergents (Chine, Afrique, Amérique du Sud) s’intéressent de plus en plus à la formation à distance car elle permet de capter les savoirs là où ils sont et de les diffuser au niveau national. Cette diffusion est d’autant plus appréciée que souvent les distances sont immenses pour joindre les écoles et que les budgets sont limités et ne peuvent répondre à l’installation de structures présentielles.

Le CNFDI apporte d’ailleurs son expérience auprès d’acteurs internationaux ?

Oui. Le CNFDI (Centre National privé de Formation à Distance) a été sollicité, dans ce contexte, pour recevoir plusieurs délégations chinoises et japonaises (Directeurs de chaînes de télévision, d’universités, d’enseignants…).

La « mondialisation » apporte donc beaucoup d’avantages aussi bien aux pays émetteurs qu’aux pays récepteurs. Il y a là un rapport gagnant-gagnant assez rare dans le monde pour ne pas l’indiquer.

Alors « mondialisation » et « enseignement à distance » même combat ? Bien sûr que oui !

Le CNFDI (Centre National Privé de Formation à Distance), fondé en 1992, a déjà formé, dans plus de 100 pays, plus de 100 000 éléves.

Les 200 différentes formations du CNFDI, toutes conçues à distance, permettent aux apprenants de se former tout au long de l’année, à leur propre rythme, de manière progressive et personnalisée dans 26 secteurs d’activité.

Encadrés par une équipe pédagogique ayant l’expérience professionnelle et le savoir-faire de l’enseignement à distance, les apprenants bénéficient d’un suivi pédagogique performant.

La dimension professionnalisante des parcours de formation est au cœur du projet pédagogique du CNFDI puisque plus de 4000 conventions de stage ont été signées. L’objectif ? Préparer des hommes et des femmes à devenir des acteurs de la vie active, à se reconvertir ou à évoluer avec succès dans leur carrière professionnelle.

Le CNFDI propose également un excellent mix-pédagogique autour d’une formation à distance et d’un stage pratique organisé par le centre en collaboration avec des professionnels, experts dans le secteur concerné.

Pour plus d’informations sur le CNFDI